Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« dff | Page d'accueil | Se méfier des filles souriantes »

jeudi, 03 mai 2007

Entre 18h et maintenant

On dit d'un homme qu'il doit tuer le père pour avancer. Mais une femme, lorsqu'elle tue le père de substitution, doit-on prendre cet acte comme un vrai meurtre ?

Je me posais la question, bête et sans réel désir de réponse, lorsque j'attendais mon tour à La Poste. Devant moi, une femme d'environ trente-cinq ans, au visage abîmé par la vie comme le sont souvent les ouvrières de mes souvenirs. Elle sentait bon le repassage. Elle doit travailler au pressing de la rue de l'Ancienne Comédie. Je me suis dit que son homme devait aimer cette bonne odeur en rentrant le soir, aussi agréable qu'un chat qui vient ronronner sous votre menton. Je me suis aussi dit qu'elle avait cette chance, si elle fumait, de ne pas sentir le tabac. Enfin puer.

Et (et, qui n'a pas lieu d'être là mais je l'aime bien alors je le laisse) lorsqu'hier, en rentrant chez moi, j'ai croisé un docteur d'un jour courant sur le boulevard mais prenant le temps de me sourire, je me suis dit que la vie était étonnante. Une personne vue il y a des mois, une fois, un quart d'heure, se souvient de mon visage et m'offre un regard bon et prolongé le temps d'une course. Un homme, celui-là dans vos confidences et vos intimes heures de partage, capable de vous voler le secret d'un amour pour le jeter au coin des sans attentes. C'est drôle, drôle de toujours se laisser surprendre par l'humain et mon contraire. Je me comprends et vous non, on s'en moque.

Et là, je me dis qu'il est bien étonnant d'avoir pris ces minutes pour raconter ce qui a dû s'accrocher quelque part dans ma mémoire je ne sais pourquoi. Ah si, je sais pourquoi : parce que ça agrandit ou amenuise la taille du coeur. Enfin le faux. Parce que le vrai, il est en pleine forme. Même que je compte bien enterrer les enfants du voisin et les fiancés d'hier. Et peut-être même enterrer l'ancien corps. Non, évidemment, il est impossible de s'enterrer vivante, je veux garder les névroses, les cicatrices et même les fausses, elles sont moi et pour rien au monde je les tuerai pour contenter le roi du monde.

J'ai dit n'importe quoi. Tiens, il est 17h passée pourtant. Pourquoi passée ? é ou ée ? Hmmm, je ne devrais pas feuilleter Voici avant de laisser échapper quelques conneries ici, ça désinstruit. Oui, vous avez raison, y a-t-il instruction au fond ? ;) 


podcast