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samedi, 28 mai 2011

Parce que merde, à la fin.

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Je suis en train d'acheter des titres de Michel Delpech sur Itunes (oui ben je suis désolée mais côté zic pertinente en ce moment, y a que dalle c'est la dèche - en même temps je suis pas allée me perdre sur le Net mais ça fait des semaines et des semaines que je vois rien venir alors j'ai la flemme de naviguer au hasard sur myspace pardon) et je crois très fort que mon mec n'attendait que moi pour être pleinement heureux (rien à voir mais SI : ainsi Delpech et ses "Je l'attendais" & co), autant vous dire que cette soirée est perdue si vous attendiez des détails croustillants sur ma vie de couple.

Je pourrais toutefois vous dire que je le fais tellement crier que ses voisins tout ce qu'il y a de plus triste ont mis du temps à croire que j'étais pas une pute (genre, mais un peu quand même), j'aurais aussi pu vous dire que la banlieue ouest est vraiment le mauvais trip géographique pour demander la pilule du lendemain (les mères de famille catho bon chic bon chiant qui détournent le regard vers vous quand vous demandez discrètement la came à la pharmacienne, un grand moment de solitude que j'ai enculé par un décolleté assumé moi dans la chemise en jean de mon père et mes lunettes au creux des seins), je pourrais aussi vous raconter que...

Oui bon finalement ça me donne envie d'émettre mes griefs sur l'Homme :

* l'autre fois je suis arrivée dans le salon (alors que j'étais supposée rester longtemps dans une autre pièce : soyons JenTonCulEtLeReste, je lui avais dit que j'allais lire un magazine aux WC dans l'espoir de faire une crotte avant de me coucher) et là j'arrive et je sens... Il a pété. Ca y est, enfin depuis 7 mois : je connais son odeur de prout, et pour une fille comme moi, bloquée par un accident scato en colo en 88, je vous jure  c'est important, en fait j'étais contente de connaître son odeur de prout. Je vous dégoûte ?

* A chaque fois qu'il est chez moi (la moitié de la semaine), j'ai remarqué qu'il mettait consciencieusement ses chemises dans le panier de linge salle mais que comme le gros relou qu'on peut voir décrit dans les forums genre Aufemin (oui j'y vais quand j'ai des questions connes du genre "poils blancs au pubis je veux mourir", "j'ai trois jours de retard je veux mourir", "comment savoir que je l'aime, je veux mourir"), il prenait un peu trop ses aises quand il s'agissait de calbar' et autre. Ainsi, ses putains de chaussettes de merde et ses caleçons Liberty Monoprix, ah ça mon vieux il me les laisse en bas du lit comme une offrande à un dieu grec. Non mais merde, alors c'est vrai ce mythe : les mecs laissent traîner leurs dessous comme moi je m'épile la chatte sur mon canapé quand je suis célib ?!! Merde, j'ai trouvé un mec aussi sale que moi, fait chiiiier !

* il est incapable de rompre un morceau de baguette sans en foutre un tas de miettes sur le sol de même que quand on mange sur la table basse (tout le temps, donc), le lendemain matin je vois que le tapis à la place qu'il tenait est habillé de miettes et autres traces de bouffe de la veille ET ÇA M'ÉNERVE  (alors je gueule comme une vieille mégère et je me rends compte après 5 minutes que j'ai gueulé comme une vieille mégère et je me tais (mais après je lui demande de me laver les dents et ça j'adore) 

* Quand on a fait l'amour, il va chercher une bouteille d'eau au frigo (pour nous deux), et il la serre tellement fort quand il boit que je crois qu'il va la péter (et aussi parce que ça fait des bruits irritants et je suis sensible de l'oreille droite) ÇA M'ÉNERVE (je suis un peu chiante parfois, je l'admets, mais faut pas croire il est aussi imparfait que moi, si si)

* il mate les meufs que je lui invite à regarder parce que je les trouve canons, ça OK, mais il les mate 10 secondes de trop CA M'ÉNERVE (et quand moi je mate des mecs - exprès pour le faire chier -, il fait son minois de vieux con et je trouve ça nul)

* Quand on se raconte nos vies passées, je ne supporte pas qu'il ait fait l'amour à d'autres AVEC AMOUR OU DÉSIR OU IVRESSE, bref JE SUIS GRAVE JALOUSE ÇA M'ENERVE (certes, ça ne m'empêche pas de lui parler de mes ex quand il me gave et que j'ai envie de le faire chier - et ça fonctionne de trop, ne m'imitez pas)

BREF, je suis une grosse relou, parfois je me dis que ma mère* a raison, qu'aucun homme ne peut me supporter longtemps et que je finirai seule. Et pourtant, avec lui, je reste. Et il reste. Il aime la chieuse que je suis et moi j'aime la fausse victime qu'il est. Maintenant, la question qu'on se pose, ce n'est même plus "où va-t-on" mais "que va-t-on faire et comment ?". 

C'est comme si je jouais Mario sur la DS et j'avais sauté trois mondes par un bug de la machine et je me demande : "En fait, sais-tu vraiment si tu es capable d'affronter ce nouveau monde ?"

La peur banale de la fille de 30 ans qui a enfin rencontré l'homme qui l'attendait, puis cette question : "Et maintenant que tu es heureuse à deux, peux-tu enfin me dire ce que toi, et toi seule, attend de la vie ?"

A cette questions mes enfants, chianti ou non, je peine encore à trouver une réponse sans tricher. Réside ici les promenades quotidiennes de mon doute constant quant à ma réelle ambition sur Terre.

J'hésite entre une maison en province ou à Brighton et y vivre en montant un commerce (plutôt une boutique d'antiquités si je suis mon mec) avec lui, continuer mon métier actuel (mais je n'ai jamais pensé que j'étais faite pour un seul métier dans ma vie - et à vrai dire, ni même plusieurs, soyons francs : j'ai toujours cru que je mènerai ma vie comme je l'entends et jusqu'ici, c'est plus ou moins ce que je fais), ou alors, choix qui me traverse l'esprit mais l'esprit est vite repris par la raison et la voix de ma mère ("ne dépend jamais d'un homme"), élever enfant, chien et chat dans une maison perdu dans un champs.

Le problème, c'est que je supporte de moins en moins Paris (parce que les gens te poussent et te disent merde, parce que les gens pètent plus haut que leur cul flasque ou bombé (plus légitime la parisienne en moi te dit), parce que les gens aiment trinquer à la moindre fête de gratte-papier et pique-assiette et que tout ça, j'en ai plus rien à foutre depuis que j'ai 28 ans), bref, je vieillis. 

Voilà, c'est là que réside le problème : je vieillis. J'ai envie d'un enfant mais pas maintenant (dans un à deux ans), j'ai envie de vivre au calme mais la banlieue calme et chic m'angoisse alors imaginons la vie à Saumur ou Brighton (non, Brighton, ce sera cool, mais à long terme, je me ferais aussi chier qu'à Saumur, faut pas croire c'est comme Deauville en juste un peu plus bobo et rock), et bref, et bref, etc.

Tout ça pour dire : PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, SI VOUS SAVIEZ... Ca fait deux mois que je rêve/cauchemarde la nuit, au choix de mes ex, ou de mon mec qui me trompe. Mes angoisses me reviennent en pleine gueule, j'aspire juste à fonder une famille nettement plus sereine et stable que la mienne, et dans le même temps, j'ai envie de finir alcoolo et seule (et riche, juste assez quoi, pour pas bosser ah ah ah) à écrire des pages que personne ne lira dans une maison louée à Jersey (maison face mer hein).

B.R.E.F. je l'aime et j'ai pas l'habitude qu'on m'aime autant en échange. Et en plus, je crois que cet amour-là révèle un côté que mon père est le seul à connaître : mon goût des choses simples, voire rustiques. Je veux faire des confitures dans une maison de campagne et tremper les pieds de mon fils dans la mer et attendre la mort sans en avoir l'impression. Juste profiter. Et ça, dans ce qui véritablement me ressemble le plus : la nature, les animaux, le bois, le calme, le vent, bref l'amour d'une vie et l'écume du quotidien, juste des souvenirs qui naissent et meurent depuis des millénaires, une vie simple.

J'ai l'impression d'être déjà grand-mère en écrivant ça, et pourtant, c'est vrai. J'ai de plus en plus de mal à écouter la ville, sauf quand elle s'offre à moi. Alors soit je me barre loin avec mon mec, soit je me reconnecte avec ce qui m'entoure. Je suis connectée hein, mais je commence à m'en foutre pas mal de l'être. C'est ça, le truc.

Je voudrais juste avant de choisir les grandes et petites choses de mon avenir à court terme, savoir ce que MOI, j'aspire à être. Non pas à faire, mais à être, incarner. La mère, OK. Mais être une mère, ce n'est pas une solution, ni une fin en soi, en tout cas pas pour moi.

J'ai trente ans, et je veux savoir ce que je veux vraiment. Et ça, ben croyez-le ou non, je ne le sais toujours pas.

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Et puis tiens, juste parce que mon mec m'a dit que si je disais ça ici je me ferais saquer, je tiens à dire : si on a vu la conférence de presse de Lars von Trier (réalisateur dont je ne prends pas parti ni ne m'oppose, m'en contre-fous, suis pas cinéphile), je vois pas pourquoi on jugerait que ce mec est de la minute à l'autre persona non grata au festival. Car si tu regardes les journalistes pendant la conférence, on grille qu'ils se marrent gentiment, au mieux pour faire genre "non on n'est pas du tout offusqués", au mieux parce qu'ils sont juste crevés et encore bourrés de la veille - ou au pire parce qu'ils sont fascho, mais connaissant un brin le milieu, c'est assez fauderche. Le vrai débat est :

"A-t-on encore le droit d'avoir des opinions ?

ou, plus simplement,

Peut-on encore se prendre pour personne ?"

 

Merde, ras le cul : faut arrêter de virer les gens pour leurs opinions, Gilles Jacob ne l'avait-il donc pas convié JUSTE pour son oeuvre ? Non parce que si on va dans ce sens, alors on vire tous les journalistes qui ont ri pendant la conférence de presse, et puis tant qu'à faire on vire tous les réalisateurs qui ont Céline dans leur bibliothèque. Moi j'en ai marre de tout ça, ces scandales de merde.  Sans déc, Lars von Trier recevoir un César sous une horde de sifflets comme Pialat (pour d'autres raisons) à son heure, moi j'aurais voulu voir ça. Et même qu'il soit sifflé sur le tapis rouge, voilà après le mec assume ou non sa connerie. Et NON, je ne suis pas nazi, je veux juste avoir le droit d'entendre des gens s'exprimer sérieusement ou sur le ton de la déconnade sans que ça parte en suçette deux minutes plus tard. Et tiens, puisque je vous dis que je vieillis : j'hallucine de regarder les journalistes des chaînes info me distiller leurs infos reçues via Twitter par leurs reporters en direct, ça me gave.

"L'artifice ne m'intéresse pas." Avec une bande-son à la Diabologum Gum en fond à la moitié de la vidéo, j'aime cette femme. 

Commentaires

C'est troublant comme je me retrouve dans tes mots.
Vraiment.
Je ne sais pas si ça me fait du bien!
Je réfléchis et te dis!

Écrit par : Sosso | samedi, 28 mai 2011

En même temps la ville polluée pour un gosse c'est franchement pas génial. Suis sure que dans 10 ans ce sera hype d'aller vivre à la campagne…

Écrit par : charl' | samedi, 28 mai 2011