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mardi, 05 juillet 2011

Cos' your sweetness is my weakness... (souvenir)

A toutes celles qui ont en mémoire ces week-ends avec maman à Londres en 1994 et qui sont alors rentrées en France en chantonnant "shay day shooby doo" (ou pour celles qui étaient au lycée français, et là mon mec y était mais lui il écoutait déjà des groupes cool - il avait 5 ans de + - , j'étais un peu comme aujourd'hui : ouverte à tout tant que ça me crée d'heureux souvenirs mes oreilles prennent, lui était snob genre indie grave cool tu vois - ouais moi je l'aurais remis à sa place mais bon, ouais quoi arrête de crâner mec, le plus important c'est ce qu'il se passe dans le bus anglais en retour de ce concert, non ?!"). (D'autres cas de figures imaginables mais je suis née en 80 je vois pas plus long que le bout de mon nez.)

Ce single, "Sweetness", était sur toutes les ondes en 1994 outre-Manche, impossible de ne pas l'entendre au moins 5 fois par jour en faisant les magasins d'Oxford Street & co. Je l'avais enregistré sur une K7 en rentrant quand elle passait - rarement - sur la FM française (et je faisais le pied de grue devant ma radio stéréo), je me la passais quand j'avais des envies d'explosions de couleurs (souvenir anglais, je trouvais que c'était comme "aux States", on est ce qu'on est et on assume), et les gueules passablement sinistres de l'école me rappelaient que non, on ne pouvait pas s'habiller comme on veut sans passer pour une fille "bizarre" dans ce lycée-là ou alors si mais c'était quand même plus facile quand on avait une copine comme nous (la touche Angela, 15 ans n'est-ce pas - qui n'arrivera que 2/3 ans plus tard sur Canal Jimmy). Ma copine et maintenant amie comme moi, heureusement, elle est arrivée en 402. Laeti. La même que moi en parfois plus douce, parfois pire, ma mie quoi.

Regarder le top 50 de la musique brit sur Wikipedia (parce ça fait juste 15 ans que cette chanson me hante sans savoir qui c'était  et là grand kiff de réentendre ce titre), voir défiler devant moi ces hits et soudain mes yeux s'arrêter sur cette ligne comme la mémoire olfactive scotche sur l'odeur du mercurochrome émanant du genou d'un enfant comédien dans la rue, oh punaise joie nostalgie je me retrouve là à Portobello, mon pull Chipie, avec mon jean rouge et mes gazelle, ma mère toujours aussi cool qu'aujourd'hui et nos longues flâneries pleines de bons souvenirs dans cette ville que j'aime.

J'adorais cette chanson, le refrain, parce que c'est ce moment-là, ce weekend- là (et alors je me demande qu'est-ce qui a fait que ma mère m'offrit ce doux moment à ce moment précis de l'année ? ben oui précisément je me rappelle maintenant c'était la prof d'espagnol qui l'avait convoquée pour lui dire - à tort - que je me tenais comme une poule grillée au premier rang de son cours parce que j'étais droguée, quelle conne cette prof putain !"...

Quiconque a connu l'Angleterre (ses rues de shopping hein, parce sinon oui, j'ai toujours mon Les Inrocks avec l'itw d'Oasis, le nouveau rock US et sa petite chronique de disques UK en der) en 1994 devrait se reconnaître dans ce post (enfin que s'il/elle allait dans les boutiques de meufs où passait la FM pop de rue - et Eternal, vous vous en souvenez ?! Ah là là...)

C'était aussi l'époque (surtout en 93) où je m'endormais la nuit avec mes oreillettes dans mon lit simple dans cette chambre d'ado qui aujourd'hui est le bureau de mon père, j'écoutais Doc et Difool et passait souvent ça, pas fan (mais à l'époque moi j'adorais dancer dessus dans la SDB) mais tellement grand rebond quand tu la réécoutes aujourd'hui...

 

Et il y avait ça aussi, en fait c'était, l'époque de, comment ils appelaient ça déjà,... la new jack ah oui !

 

C'était finalement l'époque où tu devenais doucement mais sûrement ce que tu allais devenir : une fille qui écoute de tout, mais surtout une fille nostalgique, une fille à walkman (qui finalement non, s'était arrêté sur certains "genres musicaux", le rock pour moi même si tous ces clips de black cette période new jack hi hop j'adorais, une meuf MTV, ta ménagère new generation, manque plus Salt'n'Pepper  quoi), une fille qui préférait zapper les musées à l'étranger pour piocher au hasard des CD dans les boutiques où créchaient des mecs en gilet pourri, une fille qui lirait et regarderait High Fidelity avec beaucoup de tendresse quelques années plus tard.

Et tu sais, Grace, je l'ai acheté au hasard en été 94 dans une boutique à Orange County, je me dis encore quand j'écoute ça et joue Tom Petty (cherche pas le lien), que j'étais pas si mal lunée que ça (malgré tous ces mecs que je kiffais et qui me calculait pas).

Une des filles complexées à l'âge ingrat qui deviennent plutôt pas trop mal une fois femme.

Si j'étais un mec, je me baiserais tiens.

(J'aurai 31 ans dimanche prochain, cela répond à ta question : "Pourquoi tant de nostalgie aussi mièvre que le sourire de Charlene ?")

PS :Aujourd'hui, je suis bien d'ac avec vous, ce morceau n'a rien d'extravagant. Mais à l'époque, même si j'écoutais pas ce genre de pop (genre), il emmagasinait tout ce que Londres et ses couleurs m'apportaient : un riche souvenir, une espèce de patchwork dans lequel je me sentais heureuse : une pop merdique FM, du son indie que je découvrais à tâtons, des gens libres dans la rue, des gens bercés de plein de zic, et ce truc bizarre qui quand t'es à l'étranger et dans un univers dans lequel tu te sens bien, te pousse à devenir ce que tu es, juste toi. 

PPS : TOP OF THE POP, putain, toi aussi tu kiffais squatter dans ta chambre pour mater les clips et même les pubs d'album, et  un peu plus tard squatter à 18 ans dans cette piaule d'universitaires à Marylebone Road, cette tv made in uk à tes heures perdues pour cuver, en tout cas moi oui !