mardi, 19 janvier 2010
La nuit (je suis pire qu'Eve Angeli)
Je ne dors pas plus de 5/6 heures par nuit, je suis crevée. Puis lorsque je vois les uns les autres qui disent ne pas réussir à travailler ni lutter contre la paupière lourde à peine arrivés au bureau, ça me console. Moi, la nuit, je ne dors pas car je me pose mille et une questions. De tout ordre. Comment calmer la voisine ? où déménager ? changer de métier ? arrêter les mecs compliqués ? arrêter les types toxiques ? arrêter l'artiste maudit ? arrêter l'égoïste flippé ? où se cachent les autres ? y en a-t-il ne serait-ce qu'un autre ? zapper ou continuer ? est-ce que j'ai arrosé les plantes ce matin ? j'ai soif, envie de faire pipi, la flemme, et puis ça va me réveiller, oui mais je dors pas, soit, mais je vais me casser la gueule dans le noir avec ce bordel sur le plancher. Haïti. Prier sous les étages, ils nous entendront. Dieu est avec eux, avec certains, avec qui il veut. Dieu. Dieu ? Et Dieu alors ? j'y crois ? je sais pas. si, j'y crois ? Et puis alors là, une fois que je suis lancée sur Dieu, c'est la merde. Je pense à la galaxie, à la possibilité d'un univers utérin, je rouvre la lumière, je me replonge dans Les Années Difficiles et je ne fermerai les yeux qu'une heure plus tard minimum.
L'auteur (Henry Bauchau, je radote mais lisez ce journal, c'est véritablement enrichissant) est tellement brillant, il met des mots sur cette harmonie que j'essaie de trouver entre mon esprit et mon corps. Et puis quand je referme le livre et la lumière, j'ai peur de devenir la cible idéale d'une secte. Ou alors je me fais peur en imaginant possible un changement de vie radical. Puis morte de fatigue je m'endors et me réveille le lendemain accro à l'iPhone et au bruit des voitures qui signifient que cette vie est toujours là, à moi, avec moi, pour moi, et que je peux y faire ce que je veux (même si sur les coups de 16h j'ai envie de tout envoyer baldinguer tellement j'en ai marre d'avoir x dossiers administratifs à suivre quasi au jour le jour et x personnes qui me doivent des thunes et x potes qui me saoulent à m'appeler 15 000 fois dans la journée et alors je ne vous parle pas de ceux qui me font horreur sur Twitter et Facebook, entre l'ego l'aigreur et la bêtise je ne comprends pas pourquoi j'y retourne chaque jour. Cette médiocrité ambiante* a le don de m'hypnotiser les heures creuses en solitaire. Demain j'arrête.).
En parlant de bêtise, demain je tenterai de n'en faire aucune avec speedy Abdel Alaoui ! Yiha ! Je lui demanderai comment éviter de péter mes spatules en bois la prochaine fois que je viderai les épinards de leur eau...
12h04, c'est pas tout mais faut se grouiller un peu. A plou tard !
Jenouna televangelista
PS : Henry Bauchau a je crois aujourd'hui 93 ans, cet homme est formidable, je l'aime ! Lisez-le lisez-le lisez-le vous ne le regretterez pas ! LES ANNÉES DIFFICILES
* moui c'est vrai, je ne suis pas toujours la dernière dans la médiocrité, surtout quand je vous fais part de ma théorie d'un univers utérin. Bon bah quoi ? si ça se trouve, j'ai pas tort ! De toute façon j'm'en moque, personne n'a la réponse ! oui, même le scientifique du 31 qui donne des cours à Berkeley et maintenant dans le New Jersey, oui, même lui, et ben même si atomes et tout le bordel, à un moment, il n'en connaît pas la fin. Comme Piaf, comme toi, comme moi (enfin si on ne prend pas en compte ma génialissime hypothèse de l'utérus cosmique.On parlait de médiocrité, n'est-ce pas ? ahem...
12:14 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : henry bauchau, insomnie, abdel alaoui