Made in Rive droite

J'ai parlé trop vite, j'avais le pressentiment qu'il était trop tôt pour s'autoriser un apéro de soulagement, j'aurais dû m'écouter. Mon père doit finalement se faire réopérer et ne sort pas de l'hôpital, ce n'était pas prévu mais on se dit qu'il est mieux avec eux qu'avec nous sans aide si urgence vitale. Mais il va bien, surtout depuis qu'on lui apporte à manger parce que la bouffe de l'hosto il la vomit rien qu'en la sentant, ma mère s'arrache les cheveux entre ses exigences et sa peur. Et en même temps, on culpabilise de le trouver parfois injuste. 

Très égoïstement et honteusement, je vous confesse aussi que je commence à bien fatiguer de faire les journées de travail et les traversées de Paris entre hosto, boulot, maison parents et chez moi, j'ai hâte qu'on se retrouve tous un week-end à table comme si rien ne s'était passé. Sans angoisse ni yeux de panda.

Le plus important c'est qu'il soit entre de bonnes mains, point. 

Sur ce, je crois que je vais m'offrir le luxe de me recoucher avec le chat et de mettre sur pause quelques heures... 

Je reviens d'une semaine intense. On a frôlé le pire mais mon père est un warrior et ma mère une héroïne de l'ombre incroyable. Je ne m'étends pas car nous ne sommes pas sereins totalement mais je suis contente, je ne culpabilise pas de souffler un peu car mon père est bien, il engueule ma mère c'est que ça va mieux. 

Je n'ai pas encore tiré les conclusions de toute cette peur mais la seule évidence qui a jailli de mon cerveau déboussolé, c'est le permis de conduire. Va falloir que je m'inscrive dans une auto-école pour la troisième fois de ma vie, c'est dangereux de ne pas savoir conduire quand on a des parents âgés, même si on vit à Paris. Certes, c'est également dangereux de me laisser conduire mais il faut malgré tout que je puisse conduire en urgence quelqu'un, point.

Quelque chose qui me marque aussi c'est le contraste entre la violence des faits et la pudeur des lendemains. Mais la douceur et tout l'amour dans la voix en disent tellement long. Et les premiers rires aussi, ceux-là sont tellement émouvants.

Bref, nous allons mieux, et je retrouve mes esprits car je commence à avoir envie de commenter l'actu, c'est bon signe aussi, n'est-ce pas.

Allez bonne journée, merci la vie merci Montsouris merci les humains qui choisissent médecine après le bac, merci les infirmières merci les astres merci aux anges gardiens merci.

Je reviens bientôt me plaindre pour vous remettre à l'aise :)

bisous