mardi, 06 octobre 2009
Olivier L.
Un lundi qui s'éternise et qui surprend, bah finalement tout bien réfléchi, au calme, c'est pas si fréquent. Cette nuit m'ont été offertes suffisamment d'herbes plus fraîches que les mauvaises cultivées sur le balcon, plus de rosé qui d'habitude me fait vomir rien qu'à la vue et des rires, tous ces petits dons du quotidien et alors on a ri comme des gens à qui on offrait une seconde vie c'est fou ça rend euphorique, et puis on eu droit de mort sur un énoooorme moustique qui demanda une quinzaine de minutes avec balai tabouret chaussures et cris d'épouvante avant le dernier souffle. Nous avons tué un moustique et je le regrette. Mais voir la voisine de l'immeuble d'en face, une Anémone cheveux gris et moue aigrie qui cuisine du boudin noir pour sa petite fille, ça vaut un shot au PI.
Des rires des dialogues et des dessins plus tard, je me retrouve la nuit au bar pas loin de chez moi (après 20 minutes à pied chargée comme un âne dans les montagnes d'Afghanistan), j'arrive au bar ils ferment mais
dites
...
:
"Des cigarettes, c'est encore possible ?"
Et alors me répond ce barman blond et svelte, sans relever la tête de sa caisse : "Oui, tu veux quoi ? Mais attention, tu as l'appoint sinon ce n'est pas possible..."
Je luis réponds : "Mince (si si, j'ai dit mince et non merde, la nuit je suis polie), je n'ai qu'un billet de 10 euros... Je vous donne 10 euros et j'ai droit à un café la prochaine fois, OK, tu me visualises pour la prochaine fois ?!"
Et alors ce garçon relève la nuque, avec son air débordé me regarde un dixième de seconde et me répond de nouveau la tête enfouie dans sa caisse : "Saint Michel de Saint Mandé, je sais qui tu es".
Olivier. Ca alors... Olivier. (Je ne vous raconte pas quand nous nous sommes recroisés vers 2h10 dans la rue, mais je sais une chose, ce garçon a rayé de sa carte celui qu'il était avec ses tics de langage... Il a rayé le garçon un peu bègue et il est devenu celui qu'il aurait aimé être, je m'attache à des faux signes mais le voir, ce soir, c'est comme une petite voix qui me dit : "T'as raison, l'avenir est au présent et reste celle que tu deviens, le passé ne compte plus vraiment.")
Quand j'ai tapé son prénom+nom sur Google, en première page, je suis tombée sur cette photo de garçons alors mal dans leur peau à l'âge ingrat (le dernier rang vaut 307 euros chez NAP)... Elle m'a plue.
(Je ne l'aurai jamais reconnu.)
02:57 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : olivier l, purple violets, les garçons du lycée