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jeudi, 16 décembre 2010

Trente ans, le déni et tout ce qui (nous) trahit

 

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© Robert Mapplethorpe

 

 

Taddéï a les cheveux qui blanchissent sur le dessus. Je commence à le trouver ridicule avec ses thèmes vus, revus, lui et sa cravate nouée comme cette fille qui après l'avoir embrassée m'avait proposée de rentrer avec elle (j'avais bien fait de rester au Paris Paris à cette époque car j'allais rencontrer le targui deux heures plus tard, d'ailleurs je vous invite à aller rire, allez le voir au Jamel Comedy Club, Redouanne Harjane, je pourrais décrire son show comme le pic de l'absurde qui rencontre Beckett qui rencontre un saoulard dans un piano-bar mais ce serait tellement réducteur que je ne m'y oserais pas).

Je peux pas brouter le minou d'une fille qui s'habille comme un homme, non moi là je préfère vraiment jouir en harmonie avec ce garçon sur lequel, femme ondoyante, je chuchote et crie je t'aime à mesure que son sexe raide, tendu, fort et à moi me révèle.

Lui, il peut me parler de la mère de son enfant sans que jamais je ne pense qu'il l'aime encore, l'histoire du mauvais deuil n'est plus en ma mémoire.

Son chaton de cinq mois vit chez moi depuis mercredi midi et tout en pleurant mon chien (encore), je m'émeus de cette boule noire qui dort sur mon gros nichon gauche et alors je sais que je serai, saurai être une bonne maman un jour, not now dit-on (on parle souvent en anglais et désarmée je ris de mes fautes, en tout cas les fautes à gros nichons et yeux amande ça passe très bien merci dieu merci maman). Extrême plaisir dangereux en le laissant jouir en lunaison, en moi, en cette petite alcôve dont je me demande encore si son plaisir est commandé par le plaisir ou le cérébral ou par les deux et dans ce cas à combien de pourcentages parce que moi quand il jouit en moi alors oui très fort je presse ses fesses contre mon sexe pour que l'union soit éternelle. (Lui au lycée français à Londres et moi à Pollès l'école des sous-doués, même si je me démerde en anglais j'ai quand même un gros point d'interrogation sur mes aspirations new-yorkaises quand on se "text".)

Il y a ma mère, qui tente de savoir au fil des communications téléphoniques qui vont décroissantes, qui est ce garçon qui est capable de me faire prendre le RER, de quoi peut-il être bien fait celui chez qui je prends mes aises, un homme à chat cela est-il possible, moi en banlieue et lui qui joue la cérémonie à Drouot, oui hein maman, qui est ce garçon dont je t'ai confié il y a un mois que je ne l'aimais pas mais que c'était chouette ?

Un seul problème si je dois en trouver un : j'ai envie, on a envie, de nouveau, ensemble. Je n'ai plus la tête au travail, je ne raconte plus rien aux copines ou alors si parce que réunion au sommet mais même là je ne dis finalement rien de ce que je vis de ce que je ressens de comment je vois attendrie cette mascarade qui n'en est plus une, j'ai ce chaton que j'appelle mon bébé et qui, né un mois après la mort de mon chien, me fait redevenir tendre, et puis il y a New York, mais aussi Londres, ces projets pensés célibaire qui prennent une autre tournure à deux. Londres, pourquoi pas ? Ou New York, mais seule. Tain...

Il y a tous ces gens qu'on voit vieillir en oubliant qu'on vieillit avec eux, et puis il y a moi. Trente ans, l'amour, les promesses faites à soi et la vie qui nous amène souvent là où on n'avait pas encore imaginé être. C'est tellement dur de choisir que pour l'instant je préfère vivre mon histoire comme j'écouterais une chanson en boucle jusqu'à écoeurement.

 

Ignorant boy, beautiful girl, LONEY DEAR
podcast

 

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