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mardi, 11 mars 2008

Sweet Mary Jen

C'est drôle comme un échec peut bouleverser toute ta petite vie. L'échec en soi est somme toute sans réelle importance (se faire larguer par un mec incapable de t'avouer qu'il a baisé avec une autre, nul mais rien de nouveau sous le soleil masculin), c'est le reste qui a su me briser en deux le temps de quelques jours où jouer la comédie n'a pas pris le sens que je lui donne en temps normal. Mais au final, toutes ces claques (ajoute à la rupture-humiliation (orgueil boursouflé, tu as raison) deux merdes familiales, quarante minutes sur un pont à observer la ville lumière qui éclaire tout le monde sauf toi et quelques déceptions amicales, tu obtiens la pire semaine de ta vie - en-dehors de l'époque Salpêtrière) étaient, je crois, nécessaires.

Puis là, le silence, l'autarcie, le point. L'ego en prend un coup, où veux-tu aller, qui veux-tu devenir, de quoi as-tu envie d'être la plus fière, qui préfères-tu aimer avant tout, toi ou les autres ?

Un - vrai - arrêt sur soi-même est essentiel. Je suis dans cette phase qui s'avère inévitable pour que le futur soit souriant. Jamais je n'avais dit autant d'horreurs aux gens que j'aime, jamais je n'avais eu cette envie de rompre avec tout et tout le monde en CDI. 

Tout le monde a pensé que j'étais chargée à bloc pour tenir ces discours, poser ces regards violents et vides, ce visage tellement lointain qu'il effraie ceux qui te connaissent le mieux (je ne parle même pas des claques et coups que j'ai donnés; encore à l'ex ça ok aucun regret mais aux autres, putain cela reste impardonnable).  Besoin d'un peu de temps pour me reconnaître dans le miroir. Je suis bien, seule, en autarcie. J'avoue, c'est tentant de sortir, envie d'aller à droite à gauche avec les amis mais je crois que j'ai besoin d'un peu de solitude, paradoxalement. Besoin de quelques temps sans excès, sans échanges, ne pas à avoir à parler de soi, ne pas vouloir connaître les joies les peines la vie des autres, juste moi sans/avec moi, juste me lever le matin et aimer ce que je veux en faire. Je ne me suis pas perdue (ou un peu, si quand même), j'ai juste perdu le goût des autres. Mais je n'ai qu'une envie, le retrouver. Petit à petit. Déjà, depuis ce matin, je n'ai plus cette boule au ventre. Je n'ai plus peur. Maintenant, j'ai besoin d'apprécier le temps d'un livre, le temps de vivre sans penser au mal que ce con, ma mère ou une amie on pu me faire. Le temps d'aimer l'espace. Le temps, tout simplement. Petite crise existentielle, tu m'étonnes !

Ce que je sais, c'est que ces horreurs échangées avec ma mère et Elle ont finalement éveillé une profondeur dans nos relations, enfin je crois. Ce que je sais aussi, c'est que j'aime profondément ce garçon qui aujourd'hui est mon meilleur ami, oui celui qui conseille de jouer à la Nintendo après la mort du hamster. Sourire. Et je sais aussi que je veux déménager, mais pas à Berlin, rester à Paris, ma vie est à Paris, les gens que j'aime sont ici, Berlin me verra peut-être quelques mois cet été mais Paris est la ville qui verra toujours danser mon sourire, ceux de mes amis et peut-être même ceux de mes enfants un peu bizarres pour les voisins. Je sais surtout une chose : j'apprends à m'aimer et à ne pas me laisser tuer par les silences, les cris et les lâches. J'apprends juste à recevoir les coups comme une grande, à 27 ans. J'apprends juste à savoir ce que je veux, à 27 ans.


podcast
 

PS :Pour le plaisir parce que je trouve ces deux instants intelligents, je vous invite à perdre votre temps ici et ici.

PPS : Je suis quand même une petite salope car dans l'histoire, j'ai quand même branlé son pote (à poil dans un bain, je te laisse imaginer ce que deux personnes peuvent faire) et galoché deux mecs avant qu'il me largue mais bon, chut.