Made in Rive droite

Dans les cartons, des boîtes à chaussures. Deux paires de bottes pour un seul homme, et deux paires d'escarpins pour tous les autres. Je ne sais toujours pas si je prends la lampe que sa mère nous avait offerte, ni si je laisserai encadrée cette carte sur laquelle au dos, un petit mot se veut tenace malgré les années qui jaunissent l'ensemble. Un écran plat pour Noël ? Pour quoi faire, elle est très bien cette télé vieillotte et customisée. Et la guitare, où l'ai-je mise ? Les diverses pages de magazines qui recouvrent la faïence du petit coin, j'en fais quoi ? Et les photos Lomo de Marine et moi au-dessus de l'évier ? Je vais tout ranger dans un énième carton, possible que je ne le rouvre pas.

Ca m'a donné le bourdon de tout revoir, de tout chercher dans les coins de ma mémoire et puis maintenant, j'éternue. Un peu trop de poussière. J'ai écrit FRAGILE sur les souvenirs, rien n'est à casser pourtant. Bienheureux vous serez dans cette cave en L. Love et bye bye souvenirs.

Cinquante-deux euros j'ai écrit sur le chèque, cinquante-deux euros le prix d'un changement d'adresse. Un peu plus de trois cent balles pour définitivement tourner la page, si j'avais su... je n'aurais pas pressé le pas, je me connais.

Inconnue à cette adresse.

Je suis crevée mais satisfaite.

(mais moins il y a de choses dans cette pièce, plus j'ai froid; j'espère que ce nouveau climat est dû à la météo)